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[E]pisode [3]: [A]fter Hell. [A]nother Heaven.
 
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 Phil Kellet | Fini

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Philemon Kellet
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Philemon Kellet


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MessageSujet: Phil Kellet | Fini   Phil Kellet | Fini Icon_minitimeLun 26 Mai - 17:37

  • Vous

Avatar : Jake Gyllenhaal

Sexe : Féminin
Âge : 17 ans, bientôt 18

Série favorite : Oh non, je vais encore passer pour le boulet de service ... Je ne regarde pas de séries, et je n'ai pas la télé.
Série détestée : Idem.
Genre musical favori : Tout. Du rap au classique en passant par le rock, la chanson française et la disco ...

Quelle note pour le design ? 19/20. Sublime. Je ne mets pas le maximum à cause des boutons du menu, sous la bannière, mais c'est vraiment un détail idiot !

Quelle note attriburiez-vous à votre niveau de RP ? 15/20, je pense avoir un bon niveau.
Votre disponibilité : Très variée (surtout avec les exams qui approchent), mais je dirais 3 ou 4 soirs par semaine.

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-----------


    - New Heaven, 3 minutes d'arrêt -

Le brouillard derrière les paupières closes commença à se dissiper lentement. Le demi-sommeil qui s'était emparé de lui, caractéristique des voyages en train, s'évaporait tranquillement à mesure que les autres passagers s'agitaient autour de lui, secouaient son siège en s'y cognant, faisaient grincer sournoisement les porte-bagage et pestaient bruyamment sur la durée ridiculement courte des arrêts de cette compagnie. Lui réprima un bâillement qui vint mourir en haut de sa gorge et, ouvrant enfin ses yeux encore un peu embrumés, colla son nez à la vitre en partie embuée par son souffle de dormeur. La gare s'étalait là, moderne, propre, impeccable. L'image était parfaite, avec sa symétrie réglée, sa blancheur calme mais pas trop imposante : une nouvelle terre, presque vierge encore, ou plutôt vierge renouvelée ; de quoi l'accueillir, lui le garçon perdu, et lui offrir la nouvelle vie dont il rêvait. Recommencer à zéro, repartir sur des bases saines, c'était pour ça qu'il était venu ici. Dans la vitre son propre reflet se superposa au paysage métropolitain : il avait l'œil hagard, le visage émacié et couvert d'une légère barbe de quelques jours. Pour refaire un beau début, il lui faudrait sans doute se soigner davantage, dés qu'il en aurait l'occasion ! Comme les trois minutes arrivaient à terme, il se redressa dans un sursaut dynamique et attrapa en vitesse ses affaires - un grand sac et une veste - avant de bondir hors du train juste à l'instant où la sonnerie stridente retentit à nouveau pour annoncer le départ imminent.

Alors qu'il se dressait, son sac à l'épaule, sur le quai qui se vidait progressivement, il réalisa lentement qu'il était venu là comme ça, sans attache, qu'il ne connaissait personne dans cette ville et qu'il ne serait vraisemblablement pas tout à fait évident de se trouver un travail et un logement convenable. Mais cette pensée, loin de l'effrayer, lui tira un large sourire : à l'aventure, c'était ça qu'il avait voulu, et même si sa décision avait été prise à la hâte, il savait pertinemment à quoi il devait être préparé en arrivant ici. Gaiement, parce que tout, de l'apparence impeccable de la gare à l'air aimable des gens, l'incitait à la bonne humeur, il se mit en route vers il ne savait où. Il marcha un moment, quitta la gare, passa plusieurs fois dans des mêmes rues, erra au hasard. Pendant longtemps il traîna ainsi, sans penser à rien, heureux d'avoir enfin la tête vide et non plus encombrée de tous les soucis et toutes les douleurs qu'il avait fui en venant ici. Puis enfin, las de marcher sans but, il se piqua de l'envie d'aller faire un tour dans des boutiques environnantes. C'est devant un stand de cartes postales à l'effigie de la ville que ses pensées le rattrapèrent, alors qu'il se disait machinalement, presque avec naïveté, que cette photo de Parc aux tons bleutés aurait sûrement bien plu à Morgan.

Cela faisait pourtant près d'un an qu'ils ne s'étaient plus vus, après que Morgan ait quitté Livonia, ville moyenne du Michigan dans laquelle ils vivaient tous deux, pour déménager dans le New Jersey. Ils n'avaient jamais repris contact. Tous deux étaient pourtant amis depuis le lycée, toujours fourrés ensemble, inséparables ... Ils avaient suivi les mêmes études, étaient quasiment toujours partis en vacances ensemble, et même lorsqu'il avait fallu commencer à chercher un emploi ils y étaient allé en même temps et avaient demandé à avoir des postes proches - qu'ils avaient obtenus. Chaque fois qu'ils sortaient, ils s'accompagnaient l'un l'autre, et dans toutes les soirées, toutes les boîtes dans lesquelles ils allaient, ils en venaient presque à draguer tous deux la même jeune femme. Ils se ressemblaient énormément, du moins sur le plan du caractère, vu que physiquement, l'un était blanc et l'autre noir ... Ils partageaient le même appétit pour l'aventure, les sensations fortes ; les mêmes tendances à boire un peu trop et à se droguer un peu trop souvent ; les mêmes habitudes à collectionner les conquêtes, sans mauvais fond mais incapables de tenir une relation. Ils avaient été les meilleurs amis du monde. Puis des évènements particuliers que personne en dehors d'eux ne connaissait vraiment étaient survenus ; Morgan était parti. Parti de la ville et de la vie de Phil. Il ne recevrait jamais cette jolie carte aux tons bleutés.

    "Vous désirez quelque chose?"

Il sursauta, brusquement tiré de ses rêveries, et regarda d'un air ahuri la vendeuse qui venait de l'interpeller, apparemment interloquée par l'attitude de cet homme étrange et mal rasé qui était resté près de dix minutes d'affilées à contempler sans bouger la même carte postale.

    "Oh ! Hum ... Non, non, rien. Excusez-moi."

Il tenta un pâle sourire tout en se dépêchant de ranger la carte qu'il tenait toujours à la main ; puis il s'éloigna d'un pas rapide - pur réflexe, car il n'était pas pressé. Il s'apprêtait à partir à la recherche du Parc qu'il avait vu sur la photo, simplement pour avoir quelque chose à faire, quand au coin d'une rue il tomba sur une cabine téléphonique à pièces. Il n'avait pas énormément de monnaie sur lui, mais ce qu'il avait devrait suffire pour un appel de quelques minutes dans le Michigan : sa mère lui avait fait jurer d'appeler dés qu'il serait arrivé.

    "Allô Maman ?

    - Allô ? Ah ! Alors ? Comment c'est, là-bas ?

    - C'est bien ... Enfin, je sais pas, j'viens d'arriver. Mais ça a l'air sympa, je m'y plais déjà !

    - Oh ! Tant mieux, tant mieux ... Tu as trouvé un logement ?

    - Mais non, pas encore, je te dis que je viens tout juste d'arriver !

    - Ah oui, bon, mais ne tardes pas mon chéri, je te connais ! Il faut que tu aies un endroit où dormir ce soir !

    - Ne t'inquiète pas, ça va aller, j'te dis. Je ne pourrai pas t'appeler très souvent, parce que j'ai besoin de distance, et ...

    - Oui oui, je sais, c'est pour ça que tu es parti. Je persiste à croire que tu n'en avais pas vraiment besoin ! Tu serais resté à la maison, je t'aurai bichonné, tu te serais vite remis sur pieds !

    - Maman ... Merci, mais ça n'marche pas vraiment comme ça ...

    - Quand on veut on peut. Je t'aurai bien passé ton père s'il était à la maison, là il est au travail ... Si tu savais la réaction qu'il a eu quand il a appris que tu étais parti ... ! Tu aurais pu lui dire au revoir, tout de même. Figure-toi qu'il a failli appeler la police ! J'ai dû le convaincre de se calmer, que tu n'avais pas fugué, que tu prenais juste tes ... ce que tu appelles
    "tes distances" ... C'est idiot, vraiment, tu aurais aussi bien ...

    - Maman, s'il-te-plait ! Je suis là, c'est bon, j'ai 27 ans, je peux m'en sortir ...

    - Oui oui, sûrement. Mais quand même ! Tu penses à toutes les personnes à qui tu vas manquer ici ? Cette pauvre Claire, tu sais ...

    - Je t'ai appelée pour te dire vite fait de mes nouvelles, je ne veux plus entendre parler du reste, j'ai coupé tous les ponts en venant ici. C'est assez douloureux comme ça !

    - D'accord, d'accord ! Mais est-ce que tu l'as seulement dit à Morgan que tu allais vivre là-bas ? Imagine qu'il veuille reprendre contact ...

    - Ah non, ça va !! Tu ne vas pas recommencer avec lui ! C'est fini, c'est pas croyable, vous êtes pas capable de comprendre ça ?? Je suis venu là pour me remettre à neuf, arrête de ramener tout ça, mon but c'est d'oublier, je croyais que t'avais compris ... Et si vous continuez à me faire chier là dessus je vais tout faire pour vous oublier vous aussi ... Alors pour commencer, m'envoyez rien, vous connaissez pas l'adresse de toutes façons ; pas la peine d'essayer d'appeler, mon portable je vous l'ai foutu sous le train. Je vous appellerai MOI, quand j'en aurai envie, pour le moment j'ai besoin de RESPIRER, tu peux le dire à Papa ! Ciao.
    "


Sur ce il raccrocha violemment, à tel point que la cabine en trembla un moment ; puis il se saisit de son sac et repartit d'une démarche énergique, histoire de se calmer les nerfs. Ceux qui connaissaient bien Phil se demandaient souvent pourquoi il en venait à s'énerver autant et aussi rapidement dés que le sujet venait à Morgan et à Claire. Ils étaient tellement proches, disait-on, une dispute vraiment terrible devait avoir eu lieu pour ébranler à ce point une relation si forte ! Mais ils ne savaient rien, tous ceux-là. De dispute il n'y avait jamais eu, et quant à la si belle amitié qui avait toujours semblé les unir, elle s'était vite brisée ...


Dernière édition par Philemon Kellet le Jeu 29 Mai - 18:40, édité 7 fois
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Sidney R. Eberhardt
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MessageSujet: Re: Phil Kellet | Fini   Phil Kellet | Fini Icon_minitimeLun 26 Mai - 19:36

Bienvenue ici ...
Bon début de fiche !
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Philemon Kellet
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Philemon Kellet


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MessageSujet: Re: Phil Kellet | Fini   Phil Kellet | Fini Icon_minitimeJeu 29 Mai - 19:01

Merci à toi ! J'ai donc (enfin) fini ma fiche ... Comme elle était trop longue je l'ai scindée en deux parties.

-----------


***
FLASHBACK

      "Pourquoi vous ne venez pas danser ?"

    Deux jeunes hommes attablés dans le fond sombre d'une boîte branchée de Livonia ; l'œil glauque, ils fixent depuis vingt bonnes minutes le fond déjà stagnant de leur verre - c'est qu'ils sont crevés, la veille les exams ne se sont pas très bien passé, et quand on a 23 ans et que la fin des études approche, ça mine le moral, même si on a le caractère enjoué et optimiste de ces deux-là. Comme on les interpelle, ils se décident à lever le regard, lentement, comme au prix d'un suprême effort. La demoiselle qui leur fait face est une charmante hispanique, qui expose sans complexes sa chair métisse et ses formes souples sous une petite jupette bleue. Ses mouvements de tissu en cascade ont de quoi relever de l'hypnose ; ils froufroutent, joyeux, comme une invitation. La fille sourit, grand sourire. Et parce que la situation est cocasse, une métisse qui drague simultanément un noir et un blanc, les deux surmontent leur avachissement et se lèvent ensemble, duo parfait. Justement, c'est une nouvelle chanson endiablée qui commence ...

***

    Dans une petite chambre d'hôtel à Livonia, l'air est saturé de moiteur et de soupirs. Sur le lit, des chairs se fondent, trois corps s'enlacent avec langueur et volupté : trois chocolats ; blanc, au lait, et noir. Au sol un tas de vêtements chiffonnés, balancés là avec la négligence d'un enthousiasme trop emporté ; au sommet, une petite jupe bleue. Sous la lueur halogénée, un peu blafarde, les corps se cherchent, s'agrippent. Les soupirs s'intensifient et se font gloussements de plaisir. Sur la table basse dans un coin de la pièce, à côté de quelques verres et mégos, sont visibles les traces de ce qui fut une longue traînée de poudre blanche. Les gloussements se font râles.

***

    L'aube point lentement sur Livonia. Ses rayons vifs percent la fenêtre de la petite chambre d'hôtel et s'étirent au sol, sur le tas de vêtements gris au sommet duquel plus aucune jupe bleue ne trône ; ils filent vers le lit et caressent, à travers les draps, deux silhouettes enlacées, comme deux amants après une nuit d'étreintes. Mais pas de métissage, ce matin : juste un corps blanc et un corps noir, deux hommes.

***

Cette nuit-là avait marqué un tournant particulier dans la vie de Phil et Morgan et de ce que devait être leur relation. Jusqu'alors, s'ils avaient été compagnons de débauche, ils avaient néanmoins toujours fini dans des lits séparés ; cette fois, sous l'effet de la drogue et de l'influence d'un ange brun - disparu sitôt son œuvre accomplie -, ils en étaient venu à coucher ensemble. Malgré le choc de cette révélation à leur réveil, ils avaient vite dédramatisé, grâce à leur jeunesse et une certaine liberté de mœurs. Et comme les souvenirs de cette nuit, quoiqu'un peu flous, laissaient transparaître des sensations intenses qu'ils n'avaient alors jamais expérimenté, ils ne mirent pas longtemps à retenter le coup. En peu de temps, leur amitié s'était muée en relation charnelle ; ce qu'on nomme communément des "sex-friends". Ceci mis à part, rien ne changeait : seule la curiosité et la luxure les poussaient à s'étreindre, mais jamais d'autre sentiment qu'une amitié poussée à l'excès ne sembla s'installer entre eux. Aux yeux du monde, ils étaient toujours les mêmes ; leur vie continuait, leur vie sociale également, tout comme leurs conquêtes féminines.

Tout aurait pu durer longtemps encore si une certaine Claire n'avait pas surgi dans leur vie. Ange asiatique, ils la rencontrèrent au travail ; c'était une stagiaire. Et ce qui aurait bien dû arriver un jour ou l'autre arriva : au delà de l'intérêt de la chair, des sentiments naquirent. Phil tomba amoureux. Après quelques temps d'une cour appliquée, la jeune fille céda, et les deux tourtereaux ne se quittèrent plus. Les sorties, les jeux, les virées en boîte, plus rien ne se faisait sans elle ; le duo d'ami était devenu trio. Mais malgré la sincérité de l'amour de Phil et l'amitié nouvelle que Morgan éprouvait pour Claire, tous deux ne cessèrent pas leur relation physique ; l'idée ne leur en était seulement jamais venue à l'esprit, et ils ne voyaient pas de mal à ce qu'ils faisaient puisqu'il n'y avait dans leurs rapports qu'une franche camaraderie ... Mais quoi qu'eux-mêmes en pensent, ils avaient bien conscience que Claire ne devrait jamais, jamais découvrir leur 'petit secret', pas plus que le reste de l'humanité. Or il n'est pas évident de cacher quelque chose à quelqu'un à qui on dit habituellement tout sans risquer d'éveiller de soupçons : la jeune femme, que Phil ne quittait presque jamais, commençait à voir d'un assez mauvais œil toutes les escapades qu'il faisait chez Morgan. Elle connaissait parfaitement les habitudes antérieures de ces deux-là au sujet des aventures d'une nuit qu'ils s'étaient plu à accumuler, et elle commençait à être persuadée qu'on la trompait. Et elle avait raison, bien sûr, même si ce qu'elle s'imaginait était bien loin de la réalité ... Devant son redoublement de vigilance il fallut prendre des mesures. Phil décida de faire ce qui lui semblait le plus approprié : cesser simplement ses rapports avec Morgan et revenir à l'amitié "platonique", pour ainsi dire, qui les avait toujours liés.

Ceci aurait pu être une solution à tout, puisqu'il s'agissait d'éradiquer la source du problème ; mais Phil avait négligé une chose dont il n'avait en vérité même pas conscience : les sentiments de son meilleur ami à son égard n'étaient plus tout à fait les mêmes qu'à l'origine. Celui-ci avait en effet senti une jalousie commencer à le brûler quand Claire s'était immiscée entre eux, jalousie d'autant plus dure à supporter qu'il appréciait sincèrement la jeune femme et ne souhaitait ni la haïr ni lui nuire ; ce qui lui avait permis de tenir jusque là étaient les étreintes secrètes qui n'avaient pas cessé, seuls instants d'intimité à présent entre Philemon et lui, comme au bon vieux temps. Mais à la nouvelle de la rupture qu'envisageait le jeune homme, la jalousie et la rage l'avaient dévoré, et s'il n'avait pas explosé ni montré le moindre signe de son incendie interne, on ne le devait qu'à l'absence de trouble et de regret qu'il avait pu constater dans les yeux de son bourreau et qui avait fait s'abattre sur lui la douleur et la résignation. Ses sentiments avaient beau être ce qu'ils étaient devenus, ceux de Phil étaient demeurés, semblait-il, quasiment inchangés : une amitié dont autrefois il jouissait allègrement mais qui maintenant n'était plus qu'une source de souffrance.

Et il n'y pouvait rien. Alors il fit comme on lui demandait : il s'effaça, il revint au rôle de l'ami fidèle et sympathique, il s'efforça de sourire et de rire toujours davantage quand la jalousie et l'envie le ravageaient. Phil ne remarqua jamais rien et Claire, sans vouloir blesser mais pleine d'une cruelle ignorance, commença même à le prendre comme confident. Elle lui parlait de sa relation de couple, des problèmes et des angoisses, des joies et des délices. De la façon dont ils faisaient l'amour. Phil, pendant ce temps, lui tapait dans le dos en ne cessant de répéter à quel point Claire était une fille extraordinaire et à quel point il l'aimait de plus en plus chaque jour. C'est vrai qu'il ne voyait plus qu'elle, maintenant ; ou en tous cas : plus que ce qu'elle était pour lui. Aussi fut-il pris doublement au dépourvu lorsque Morgan déménagea brusquement, sans prévenir autrement que par un bref billet, et que Claire vint éclater en pleurs dans ses bras, lui avouant soudain que depuis quelques temps, ce n'était plus lui qu'elle aimait, mais celui qui venait de les quitter. Morgan était parti "pour éviter d'être enfin entièrement consumé par sa douleur et ses sentiments contraires" ; c'est ce qu'il avait expliqué dans son billet d'adieu. Philemon mit longtemps à comprendre le véritable sens de ces mots, car suite à la révélation de Claire il crut, bien entendu, que c'était elle qu'il avait aimé et fui. Trahi à la fois par l'amitié et par l'amour, quitté soudain par les deux êtres qu'il avait le plus chéris, il sombra dans une phase de dépression profonde ; il ne les vit plus ni l'un ni l'autre.

Suite à ceci il revint à une vie de débauche, fréquentant les bars les plus mal famés, mais seul cette fois ; il plongea dans l'alcool et dans la drogue comme jamais auparavant. Son état empirait, ceux qui l'entouraient avaient du mal à saisir pourquoi il agissait ainsi et ne parvenaient pas à l'aider. Bientôt il resta enfermé chez lui presque en permanence, ingurgitant substance après substance jusqu'à finir écrasé lamentablement sur le sol, incapable de bouger et de penser, libéré enfin de ses fantômes. On le trouva dans cet état quand on vint chez lui à l'improviste, un jour, et encore il fallut forcer la porte ; sans attendre on l'envoya dans un centre de désintoxication. Il y resta plusieurs mois, et la thérapie, dure à mettre en place au départ, réussit. Une fois sorti, il fut accueilli par ses parents, où il vécut deux semaines dans un état végétatif, à se morfondre, mais au moins sans rien prendre qui ne lui fût interdit. Puis la décision de refaire sa vie lui vint, soudaine, violente et irrépressible. Après de très brefs renseignements et une préparation minime, il sauta dans le train pour New Heaven, bien décidé à tout recommencer.


FIN DU FLASHBACK
***

Ses pas l'avaient mené dans un coin retranché, à quelques distances de la ville. En venant, il avait eu tout le loisir d'observer le paysage, les maisons, les gens, l'ambiance. C'était un lieu qui semblait calme, mais à la fois suffisamment proche de la ville pour ne pas s'embourber : exactement ce dont il avait besoin. Le tout avait l'air plutôt chic, mais pas inaccessible : s'il trouvait une chambre à louer dans une maison ou une quelconque auberge, il en serait ravi. Après quelques renseignements, on lui indiqua une petite demeure vraisemblablement bien tenue, derrière un jardin coloré et souriant. Il alla sonner, et c'est une femme d'une cinquantaine d'année qui lui ouvrit. Après explications, elle l'invita à entrer, lui fit faire le tour de la maison, lui montra la chambre. C'était absolument charmant.

    "Et c'est calme ?" demanda-t-il. "Pas d'agitation, pas de ... violence ?"

La femme eut un regard aimable mais lointain tout de même, comme si elle réfléchissait, comme si des souvenirs remontaient lentement à la surface, des souvenirs qui pourtant devraient être oubliés. Mais chacun ses fantômes, chacun son sombre passé, Phil était bien placé pour comprendre ça. Enfin, elle se reprit :

    "Oui, c'est un endroit tranquille par ici."

Il sourit.

    "Ça tombe bien. Le loyer est à combien ?"
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Liberty Ainsworth
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MessageSujet: Re: Phil Kellet | Fini   Phil Kellet | Fini Icon_minitimeJeu 29 Mai - 20:35

Salut! Je te souhaite la bienvenue sur le forum.
Je m'excuse d'avance, je dois retourner relire mes fiches mais promis, demain je termine la lecture de ta fiche et je te valide - si personne ne l'a fait entre temps. Wink
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Nancy Goodwin

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MessageSujet: Re: Phil Kellet | Fini   Phil Kellet | Fini Icon_minitimeVen 30 Mai - 18:03

Bienvenue!
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MessageSujet: Re: Phil Kellet | Fini   Phil Kellet | Fini Icon_minitimeVen 30 Mai - 18:55

Wow.

C'est excellent. Je ne sais pas quoi dire tellement je suis sous le choc. Tout ce que je peux te dire c'est qu'avec un immense plaisir que je te VALIDE!

PS:
Philemon Kellet a écrit:
Quelle note attriburiez-vous à votre niveau de RP ? 15/20, je pense avoir un bon niveau.

Un très, très bon niveau. Wink
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Kayce Georgianna Sawyer

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MessageSujet: Re: Phil Kellet | Fini   Phil Kellet | Fini Icon_minitimeVen 30 Mai - 20:54

Bienvenue Smile
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MessageSujet: Re: Phil Kellet | Fini   Phil Kellet | Fini Icon_minitimeVen 30 Mai - 21:51

Ow, ben merci beaucoup mams'elle l'admin, c'est drôlement gentil ça :Coeur: Et merci à mes bienvenutrices <3 Sur ce je file chercher un boulot !
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MessageSujet: Re: Phil Kellet | Fini   Phil Kellet | Fini Icon_minitime

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